L’Orient d’Or
authentique, oui mais...
La quantité de restaurants « asiatiques » proposant une cuisine « chinoise, vietnamienne et thaïlandaise » m’attriste. La cuisine chinoise à elle seule est incroyablement variée et, loin d’être un spécialiste, je me rends tout de même compte que la cuisine cantonaise (spécialité de Dim Sum, portions individuelles, souvent cuisinées à la vapeur) n’a rien à voir avec la cuisine du nord de la Chine (beaucoup de poissons et fruits de mer, l’utilisation de farine de blé au lieu de celle de riz, et aussi le fameux canard laqué de Pékin), ou de celle du Sichuan (très relevée, très pimentée).
Un restaurant « chinois, vietnamien, thaïlandais » est l’équivalent d’un restaurant « français, espagnol, italien »… absurde.
En voyant que l’Orient d’Or se spécialise dans une cuisine du Hunan et du Sichuan, les choses s’annonçaient donc plutôt bien.
Mon erreur fut sans doute d’opter pour des plats non pimentés. Comme il est de coutume dans certains restaurants asiatiques, chaque plat avait un petit indicateur à côté de son nom, sous la forme d’un, deux ou trois piments. La cuisine du Sichuan et celle du Hunan sont réputées pour leur utilisation intensive de piments, poivre de Sichuan et ail… mais mon estomac se soir là ne se sentit pas d’attaque.
Je partageais donc avec mon ami présent ce soir là, deux types de raviolis différents.
Les raviolis aux champignons et pignons avaient une texture farineuse. La pâte était pourtant bien plus fine que dans la plupart des restaurants chinois et les raviolis avaient une bonne tenue, mais ils laissaient une impression assez désagréable en bouche.
Les raviolis au poulet étaient plus classiques, de type Jiaozi. Proches des Gyozas japonais ces raviolis sont d’abord grillés à la poêle d’un côté puis finis à la vapeur. La pâte était un peu trop ferme, mais la farce était savoureuse. Rien de bien nouveau au pays des raviolis chinois mais ça tenait la route.
Le canard croustillant était servi avec une julienne de ciboule, des crêpes cuites à la vapeur et de la sauce Hoisin (une sauce épaisse et sucrée). Le canard était trop sec et malheureusement la consistance des crêpes était la même que celle des raviolis aux champignons, la sauce tentait péniblement de venir au secours de la situation…
Le chef se donne du mal, et si les nombreuses médailles et baguettes d’or qui trônent sur l’aquarium ne sont pas en toc, il a déjà convaincu un bon nombre de personnes. Mais ce soir là il ne devait pas être au top car ce canard aurait pu être moelleux et juteux, avec une peau bien grillée, presque cassante. Emmitouflé dans une crêpe légère avec deux brins de ciboule et un peu de sauce il aurait pu chanter l’harmonie du salé-sucré, du croustillant-tendre. Non ce canard était bien triste avec une chair trop sèche et une peau trop molle, une corde vocale fatiguée et un chant qui faisait couac.
Lorsque j’ai demandé à notre serveur quel plat était la spécialité du chef, il me répondit aussi sec qu’un canard: « Tout est la spécialité, c’est vous qui choisissez ». J’ai donc choisit, peut-être mal, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. Si j’ai l’occasion d’y retourner, je prendrai sans doute des plats pimentés pour donner sa chance à l’Orient d’Or de me jouer la musique de sa région.
L’Orient d’Or
22 rue de Trévise
75009 Paris, France
Tél: 01 48 00 07 73Fermé le Lundi.
Ce soir là, le prix par personne fut d’environ 20€. (sans boisson)
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