Nodaiwa

unagi et chawanmushi

L’unagi est un mets raffiné et cher, on en trouve pourtant fréquemment, y compris dans certains centres commerciaux où des stands proposent des brochettes d’anguille d’eau douce à partir de 1500Y (soit environ 15€).

Nodaiwa est un restaurant traditionnel, spécialiste de l’unagi depuis plus de 200 ans. Les serveuses sont toutes en kimono, et la clientèle varie entre des jeunes businesswomen bien habillées, et des « oncles » amenant leurs « nièces » prendre un repas discret… L’ambiance n’est pas aguicheuse, au contraire tout est en retenue, en murmure.

Un ou deux menus sont proposés, mais j’ai voulu aller à l’essentiel en découvrant deux plats typiques dont j’avais beaucoup entendu parler.

Nodaiwa

Chawanmushi
Cette crème salée est constitué d’œufs, de dashi (bouillon japonais) et d’ailerons de requins. Connaissant la polémique fasse aux méthodes de pêche de certains requins, j’ai préféré m’initier à ce plat dans un restaurant réputé et respectable.

Je n’ai pas été emballé, mais alors pas du tout. Je ne peux pas dire que ce chawanmushi fut désagréable ; texture onctueuse, assaisonnement léger, et les filaments gélatineux de l’aileron de requin apportaient un petit croquant sympathique, mais de là à en faire tout un plat ! Peut-être que je suis égoïste, mais maintenant que j’ai vu ce qu’apporte le requin en bouche je pense sincèrement qu’on ferait mieux de leur foutre la paix.

Nodaiwa

Unagi
La carte est constituée d’une dizaine de propositions d’unagi. La taille ne change pas, seule la qualité va en s’augmentant (avec le prix). On vous propose même, si vous souhaitez dépenser plus, de nommer votre budget, et on saura vous servir en conséquence… Pour ne pas prendre le « pire unagi » je choisi le deuxième moins cher (déjà un montant conséquent).

Dans la boîte laquée, une anguille coupée en tranches fines, délicatement peinte d’une sauce douce (tare) puis grillée sur la braise, posée sur un riz collant, à la fois léger et consistant. Le poisson se faufilait discrètement entre des notes salées, sucrées, amères et umami, il se laissait mourir sur la langue sans aguicher les dents. Le riz au contraire avait de la mâche, et son assaisonnement doux et parfumé apportait la touche finale à la palette gustative.

Nodaiwa

Le foie de l’animal flottait dans une petite soupe kimosui qui passait bien malgré l’amertume prononcée de l’organe, et quelques condiments marinés apportaient une touche de fraîcheur à l’ensemble, mais pas un goût folichon.

Bien que ravi de cette expérience, et apaisé par le lieu et la gentillesse des serveuses, je n’ai pas été renversé par cet unagi si convoité. On commence à se lasser un peu aux deux-tiers du plat, et les diverses petites choses servies avec n’émoustillent pas suffisamment les papilles. Aurai-je dû commander l’anguille Rolex™, avec sa peau sertie d’émeraudes, son riz parsemé d’or, sa marinade de 200 ans ? Peut-être, mais en attendant je resterai sur mon impression d’un plat délicat, savoureux mais un peu ennuyeux.

Nodaiwa
1-5-4 Higashi-Azabu, Minato-ku
Tokyo, Japon
www.nodaiwa.co.jp

Du lundi au samedi, de 11h à 13h30 et de 17h à 20h.

Un unagi (avec ses petits accompagnements) et un chawanmushi, 4510¥ (soit environ 45€).