Maru (마루)
restaurant du Musée National de Corée
En allant au Musée National de Corée je pensais trouver sur le chemin quelque chose à me mettre sous la dent. La beauté de l’Art s’apprécie avec plus de sérénité, l’estomac rassasié (merci de noter ma future épitaphe).
Mais aux alentours, à part une base militaire et des buildings résidentiels à n’en plus finir, il n’y a pas l’ombre d’une casserole, pas de friteuse, pas de nature morte comestible…
Je suis donc rentré timidement dans l’enclave de cet immense musée, pour y découvrir qu’en plus de la cafèt’ attendue, il s’y trouve un beau restaurant, avec vue sur le lac et le jardin. Un peu méfiant, j’ai donc poussé les portes de Maru.
Dès qu’on rentre, on comprend de quoi il s’agit, ici on boit le thé avec le petit doigt en l’air, et on toussote, on ne tousse surtout pas.
Les restaurants de musées sont généralement des lieux mornes où la nourriture a l’apparence de la haute couture, et le goût du restoroute… Et comme quelques jours avant mon départ pour la Corée du Sud, j’ai justement eu l’occasion de déjeuner au Jardin du Petit Palais, à Paris, dans un cadre par ailleurs très charmant, mon humeur était plutôt grincheuse.
Des chips de pomme de terre, patates douces, et pommes (Nashi ?) annoncées comme un « snack traditionnel », ne me rassurèrent guère… quoiqu’elles étaient pas mal ces chips…
Les choses se poursuivirent en douceur avec un juk ou porridge, et une soupe froide de kimchi (mul kimchi). Le porridge était fade mais chaleureux, le kimchi était rafraichissant et vivifiant.
Cette salade de jeunes pousses, navet, carottes, ginseng apportait une pointe de raffinement, et commença à ouvrir les portes de l’appétit.
Mais ce n’est qu’avec ce poisson à la texture délicate et moelleuse, magnifiquement rehaussé d’une sauce aigre-douce et d’une frisette de gingembre frit, que le sourire fit son apparition. Ce « poisson plat », comme il nous a été décrit (malgré son épaisseur honorable), avait toutes les cartes en main : contraste de saveurs, contraste de textures, légèreté et originalité.
La même étincelle avec ce bulgogi qui arriva coiffé de ginseng et d’une sorte de brocoli. Son goût était franc et il affirmait haut et fort avoir été grillé au charbon de bois, ce qui a le mérite de mettre tout le monde d’accord.
Trois petites bouchées ont clos se repas avec un thé aux baies d’omija, très parfumé et acidulé : un injeolmi, gâteau de riz gluant, élastique et sympathique, fourré d’une poudre de haricot mungo ; un petit cube de pastèque ; et un yakgwa, gâteau au miel et à l’huile de sésame avec une texture farineuse et humide, et un goût assez addictif.
Vous l’avez compris, le restoroute était loin, et le fait que Maru se trouve dans l’enceinte du Musée National de Corée ne préjuge en rien de sa qualité, car les plats qu’il propose sont légers et raffinés, parfaits pour préparer corps et esprit à la contemplation de quelques courbes et volutes en céladon.
Maru (마루)
137, Seobinggo-ro
Yongsan-gu, Séoul, Corée du SudOuvert du mardi au dimanche, de 11h à 21h.
Ce midi, le prix par personne fut de 29.000₩ (soit environ 21€).
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