J’ai eu l’occasion d’aller à plusieurs reprises à la Nouvelle-Orléans. À l’époque, mes trois poils au menton ne m’ouvrirent pas les portes du jazz, des nuits endiablées, du vaudou, de la fièvre du bayou, mais je garde néanmoins un souvenir fort de l’ambiance électrique des rues, des paysages évoquant l’aventure, le danger, l’interdit, et surtout des beignets du Café du Monde.
Café du Monde est un endroit magique qui, depuis 1862, sert des cafés, d’excellents chocolats chauds et ce qu’ils appellent des « beignets » (en français dans le texte). Ceux-ci n’ont rien à voir avec la version aérienne et friable que l’on connaît, ces carrés de pâte frite saupoudrée de sucre glace ont une croûte qui résiste, un cœur dense et moelleux et un goût au swing plus proche du bebop que du traditionnel dixieland local.
Alors quand j’ai vu la fameuse enseigne verte dans la gare de Kyoto, les trois poils de l’époque ont prévenu leurs nombreux frangins que ça allait être la fête !